Israël mène des frappes aériennes à Rafah, au mépris du verdict de la CIJ ; des pourparlers en vue d'un cessez-le-feu se profilent à l'horizon.
Vendredi dernier, la Cour internationale de justice (CIJ) a demandé à Israël de mettre fin à son offensive à Rafah. Cette demande a été faite à la suite d'une requête de l'Afrique du Sud auprès du tribunal des Nations unies situé à La Haye. La Cour a estimé que l'offensive pouvait conduire à "la destruction totale ou partielle" de la population palestinienne de la bande de Gaza, accédant ainsi partiellement à l'appel de l'Afrique du Sud. En outre, le tribunal a également demandé à Israël de maintenir le point de passage de Rafah à la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte.
Israël n'a toutefois pas tenu compte des paroles de la Cour et n'a pas montré d'intérêt pour un changement de cap à Rafah. Les responsables israéliens ont déclaré que leur armée n'avait mené aucune opération dans la région de Rafah qui aurait pu créer des conditions susceptibles d'entraîner la destruction de la population palestinienne. Le ministère israélien des affaires étrangères et le conseiller à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, l'ont fait savoir à l'issue d'une réunion d'urgence tenue par le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec plusieurs ministres.
Avant l'offensive israélienne à Rafah, plus d'un million de personnes s'étaient mises à l'abri du conflit qui dure depuis le mois d'octobre. Israël considère Rafah comme le dernier bastion de la branche armée du Hamas.
Le Hamas, l'organisation palestinienne extrémiste, a annoncé samedi que ses combattants avaient attaqué une unité de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, tuant, blessant ou capturant tous les soldats.
En revanche, l'armée israélienne a mis en doute les affirmations du Hamas. Elle a affirmé qu'il n'y avait pas eu d'incident au cours duquel un soldat israélien avait été enlevé. Elle n'a pas fourni d'informations sur d'éventuelles victimes parmi les soldats.
Le Hamas a mené une attaque surprise contre Israël le 7 octobre, faisant plus de 1 170 morts, selon les chiffres d'Israël. En outre, 252 personnes ont été capturées dans la bande de Gaza.
Depuis l'attaque, Israël a mené d'intenses actions militaires dans la bande de Gaza. Selon le ministère de la santé administré par le Hamas, plus de 35 900 personnes sont décédées à ce jour.
Le gouvernement israélien prévoit de reprendre bientôt les négociations concernant la libération des otages emprisonnés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
Des informations ont circulé dans les médias israéliens selon lesquelles le chef du Mossad, David Barnea, aurait discuté d'un nouveau cadre pour les négociations en suspens avec le directeur de la CIA, Bill Burns, et le Premier ministre qatari, Mohammed bin Abdulrahman al-Thani. Toutefois, un haut représentant du Hamas, Usama Hamdan, a informé Al-Jazeera que le Hamas n'avait été informé d'aucune évolution de la part des médiateurs.
Les conversations concernant la libération des otages restants et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ont été interrompues ce mois-ci en raison du début de l'offensive terrestre israélienne à Rafah.
Plusieurs milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés à Tel-Aviv samedi soir, exigeant que le gouvernement israélien prenne des mesures pour libérer les otages du Hamas. Les manifestants ont observé une minute de silence pour les otages qui ont péri, comme l'a rapporté un correspondant de l'AFP. Il y a encore 121 otages détenus dans la bande de Gaza, et l'armée israélienne a confirmé la mort de 37 d'entre eux.
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Source: www.stern.de
