Marcel Heim dirige un restaurant dans la Hesse. - Je prépare des repas à l'abri des regards.
En 2005, un homme de Gernsheim, dans la Hesse, a soudainement ressenti des frissons, comme s'il s'agissait d'une vieille télévision. En l'espace de quatre mois seulement, cet homme a failli perdre complètement la vue.
Une maladie génétique peu courante à l'origine de la cécité
Pendant des années, il en a été conscient, mais a choisi de ne pas le savoir : "Dans notre famille, il existe une anomalie génétique qui peut entraîner une atrophie du nerf optique. Une maladie rare, la neuropathie optique héréditaire de Leber (LHON), est à l'origine de cette atrophie, qui touche principalement les jeunes hommes. Jusqu'à présent, les chances de guérison sont minces.
Nombreux sont ceux qui auraient baissé les bras, mais il affirme : "Mon frère a lui aussi perdu la vue. J'ai appris de lui : La vie continue si nous continuons à mettre un pied devant l'autre".
Il s'est frayé un chemin jusqu'à son modeste restaurant, baptisé "Realblind" (ce qui signifie "vraiment aveugle"). Quatre soirs par semaine, Marcel prépare un repas de 3 à 5 plats et le sert personnellement aux clients.
Les clients peuvent lui demander tout ce qu'ils veulent pendant le repas
Jusqu'à 30 convives peuvent lui poser des questions sur son parcours, du choc de la cécité à la frustration et aux aspirations. Marcel répond donc à la question de savoir ce qui lui manque : "J'aimerais revoir une femme nue". Il oriente ensuite la conversation vers autre chose.
Les invités arrivent à 18h30. Marcel les conduit au "dîner à l'aveugle" dans l'obscurité du restaurant. Les invités goûtent les plats, mais ne les voient pas ; ils doivent deviner les aliments.
Le chef aveugle est un père et un parent célibataire
Le restaurant n'est qu'un aspect de sa vie. Il se consacre à ses trois filles adoptives : Léonie (15 ans), Mira (12 ans) et Ayden, son fils de bientôt 4 ans. Marcel vit séparément de sa femme, et Ayden reste avec lui. "Je suis aveugle, monoparental et autonome. Je passe à travers tous les filets de sécurité", déclare-t-il simplement.
Le cuisinier handicapé : "Je pourrais me faciliter la tâche, ne pas travailler et bénéficier de l'aide sociale. Mais je veux toucher quelque chose". Et il souhaite servir d'exemple à ses enfants et à d'autres personnes aveugles.
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Source: symclub.org