Réponses à l'incident nazi de Sylt - Il est stupéfiant de voir à quel point tout le monde semble émerveillé.
La controverse sur le Sylt-Snout et les cris de ralliement des "étrangers dehors" sont en effet très vifs. Pourtant, nombreux sont ceux qui, à l'instar de ces crabes considérés comme des étrangers en Allemagne, disent nonchalamment : "C'est tout à fait normal !"
Anna Reitnauer (28 ans), porte-parole du Forum des jeunes de la Société germano-israélienne de Francfort, donne une explication sans détour : "Il est choquant que les gens soient aussi choqués". Étudiante en études juives, elle ajoute : "Nous sommes confrontés à un problème fondamental de racisme et d'antisémitisme au sein de la jeune génération. On le trouve partout, des carnavals aux écoles et aux universités, mais on ne le voit pas dans les vidéos".
Elle conclut de manière sinistre : "Quand quelqu'un crie "L'Allemagne aux Allemands", c'est nationaliste, fasciste et antisémite. Ils déclarent également que les Juifs n'ont pas leur place en Allemagne".
"Toute personne choquée par Sylt devrait se demander si elle ne vit pas sur une autre planète. Interrogez les personnes concernées sur le nombre de fois où elles ont dû subir des blagues sur l'Holocauste ou trouver amusant que quelqu'un imite le salut hitlérien". Les limites ont déjà été dépassées, prévient-elle.
Les réactions habituelles des partis démocratiques sont prévisibles. "Les slogans dégoûtants n'ont pas leur place", déclare le vice-chancelier Robert Habeck (54 ans) des Verts.
Friedrich Merz (68 ans), homme politique de la CDU, qualifie de "tout à fait inacceptables" les slogans racistes de Sylt lors du congrès du parti de la CDU dans le Brandebourg. Ils ne devraient jamais être justifiés ou rationalisés, insiste-t-il.
Toutefois, la communauté scientifique a émis une mise en garde : Pia Lamberty, experte en racisme au "Centre de surveillance, d'analyse et de stratégie", a lancé un avertissement qui donne à réfléchir : "Au cœur de l'Allemagne, des individus se sont rendus coupables d'actes racistes. "Au cœur de l'Allemagne, des individus peuvent désormais exprimer des slogans extrémistes sans honte en public", explique-t-elle.
Selon Mme Lamberty, la menace qui se cache derrière les Sylt Snouts ne réside pas seulement dans les mots qu'ils emploient, mais aussi dans leur pouvoir potentiel : "Il s'agit de personnes qui ont étudié à l'université ou qui occupent des postes de direction".
Anna, l'étudiante de Francfort, est déterminée : "Notre système éducatif ne fonctionne pas correctement. Nous n'avons pas besoin de changements cosmétiques ou d'initiatives antiracistes. C'est maintenant qu'il faut agir !"
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Source: symclub.org